"L'activité mentale n'est rien sauf beaucoup de pensées,
de toutes ces pensées abondantes c'est la pensée "Je"
qui en est la racine. Ainsi nous voyons par cela que l'esprit
en vérité est seulement la pensée "Je".
D'où donc, cette pensée "Je" prend naissance ?
Avec un esprit vigilant et aiguisé
cherchez le, et le "Je-Je" se révèlera;
la recherche en elle-même, est la quête de la Sagesse.
Cette recherche se poursuit jusqu'à la disparition du "Je",
voilà maintenant, seul brille devant "Je-Je",
la quête est terminée, il n'y a plus rien à trouver,
ceci étant vraiment le SOI Infini.
Ici est l'exposée véritable du terme "Je".
Que dans le sommeil le plus profond
nous ne cessons pas d'être, nous existons toujours
quoiqu' ici, il n'y ait pas le sens de "Je".
Car Je suis Pure Existence.
Je ne suis pas:
le corps ni les sens, ni esprit, ni vie,
ni même ignorance, toutes ces choses
étant assurément insensibles et si irréelles.
Car il n'y a pas d'autre Conscience
pour connaître l'Existence, on doit conclure que
l'Existence elle-même doit être Conscience.
ainsi nous-mêmes sommes cette même Conscience.
En leur vraie nature comme Existence les deux,
création et créateur, sont les mêmes:
Principe Unique. Dans les attributs
et connaissances seulement on trouve une différence.
La réalisation de SOI seul,
éliminant tous ces attributs,
est Dieu-Réalisation d'une vérité;
car c'est Lui qui brille au devant en tant que SOI.
Pour être SOI, c'est connaître le SOI,
car il n'y a aucune dualité en SOI;
c'est Thanmaya-Nishta, ou l'état
absolu d'être Cela en vérité.
Cette connaissance est véritable connaissance qui transcende
connaissance et ignorance toutes deux également
et seul ceci est vérité. Parce qu'il n'y a aucun
sujet ou objet là qui peut être connu.
Si quiconque réalise seulement au Coeur
ce qu'est sa véritable nature, il constatera
que c'est la Sagesse Infinie, en Vérité et Grâce,
sans début ni fin aucun."
Traduction de " The jewel of the Lotus "
Baghavan Sri Ramana Maharshi
http://sililia.over-blog.com/page/34
"Parfois la vie nous demande de lâcher prise un peu plus en profondeur, de lâcher quelques croyances et illusions un peu plus fondamentales que les autres. Dans ces moments, on a l'impression que tout s'effondre, que plus rien n'a de sens, que tout ce beau, long et difficile chemin vers soi-même et vers la réalité de ce qu'est la vie, n'a servi à rien. Oui, "à quoi bon". Le désespoir peut prendre alors une place immense. Notre mental peut commencer à sérieusement paniquer, et tenter de trouver une issue de secours, un moyen de mettre fin à cet inconfort, à ce tiraillement interne qui peut devenir un vrai calvaire mental.
Sans aucun doute, nous sommes arrivé au bout d'un fonctionnement, au bout d'un conditionnement, notre organisme essaie de s'en séparer, mais le mental essaie lui de reprendre la main, par tout moyen. Et c'est tellement tentant n'est-ce pas : de reprendre la main, de trouver une porte de sortie, pour aller mieux.
Pourtant mieux vaux ne rien faire.
Mieux vaut se laisser faire, se laisser être ça, totalement, autant qu'on le peut, et mieux vaut justement ne surtout pas tenter de trouver une porte de sortie.
Mais plutôt laisser ce désespoir s'exprimer jusqu'au bout.
Laisser le mental aller au bout de son délire.
Vivre le truc à fond.
C'est un moment délicat, car nous devons renoncer aux invitations incessantes du mental à aller vers les solutions habituelles (méditer, pratiquer, investiguer, comprendre, chercher, envisager un mieux, reprendre espoir), alors que la situation nous demande justement d'arrêter toutes ces stratégies, qui ont peut-être fait leurs preuves à un moment (voir de nombreuses années), mais qui sont désormais obsolètes.
Se laisser "couler", "chuter" totalement.
Voilà la seule vraie possibilité à mon avis : arrêter toutes nos stratégies, n'en suivre aucune même la plus alléchante, pour vivre vraiment et totalement cette dé-construction intérieure. C'est le seul moyen d'abdiquer toujours plus profondément à la réalité du vivant. Il n'y a pas d'autre moyen."
Séverine Millet
Vous imposez des limites à votre véritable nature d'être infini, puis vous vous désolez de n'être qu'une créature limitée, ensuite vous mettez en œuvre des pratiques spirituelles pour transcender ces limites inexistantes. Mais si votre pratique même implique l'existence de ces limites, comment pourraient-elles vous permettre de les transcender ?
Ramana