"Ce billet ne concerne pas ceux qui n'en ont rien à foutre de la recherche spirituelle, ils vaquent à leur occupation d'humain et c'est parfait. En ce sens ils sont justes, en justesse et en adéquation avec leur nature, celle de se croire être quelqu'un. Ils ne savent peut-être pas qu'être simplement moi/je en tant que possesseur de sa vie n'est pas du tout la finitude et qu'un pan réel de conscience éveillée et globale existe.
Non seulement ce n'est pas grave du tout mais si c'est ainsi c'est ainsi.
Vivre en adéquation avec ce qu'il se passe dans l'instant, en tant que moi/je fictif ou en tant que conscience éveillée est parfait parce que c'est !
Ce n'est pas l'humain en tant que moi/je/possesseur de sa vie fictive qui souffre. Oui, il peut souffrir de conditions humaines diverses qui sont difficiles mais véritablement il ne sait pas qu'il souffre. Il le vit mais n'a pas conscience véritablement, ne vivant pas autre chose que sa simple condition de moi/je fictif, il n'y a pas ce degrés de souffrance rajoutée du fait d'expériences d'éveil diverses qui lui ont démontré que ce qu'il croit être - moi fictif conditionné - n'existe pas. Or, n'ayant pas vu cela, comment pourrait-il vouloir sortir de ce qu'il est et vit ? :) il est heureux et c'est parfait.
Celui qui souffre véritablement est celui qui a vu, ne serait-ce qu'un tout petit instant, qui a vu qu'il y a autre chose, qu'il est autre chose et qui a vu/vécu la fermeture, la fin de l'expérience, le retour au moi/je fictif se croyant possesseur de sa vie et voulant alors la changer et évoluer. Et ce billet est pour lui. :)
C'est une chance, une grande grâce, un réel mystère que d'être là, ici "bas", avec toutes ces capacités physiques, émotionnelles, intellectuelles et j'en passe et d'expérimenter un monde bizarre fait de couleurs, de sons, d'objets, de contrastes. Comment cela est possible ? C'est de la pure magie d'être conscient et vivant, de se rendre compte de ces mondes - intérieur et extérieur - de voir les pensées défilées sans en être le maître, de pouvoir se placer parfois en observateur, parfois disparaître totalement et parfois s'amouracher de ce qu'il se passe au point de rétrécir pour saisir et jouir à plein de ce qui est là !
Pourquoi vouloir en sortir ?
Retrouver cet espace qui a été peut-être une toute petite fois découverte est de la violence.
Pourquoi ?
Parce qu'un effort doit être fait et on ne tire pas sur les fleurs pour qu'elles poussent. Que faire alors dans ces moments où il semble que Soi-même ait disparu ? Profiter de ce qu'il se passe au moment où il se passe est la sagesse incarné, l'honnêteté de l'instant, la confiance en Soi aussi. Et si c'est d'être amouraché de la dimension du petit je fictif et bien c'est ça !! Et c'est le fait de reconnaître pleinement ça, de se relaxer la-dedans, d'en profiter pour faire quelque chose qui fait plaisir et oubliant toute cette histoire de recherche de Soi qui est le geste d'éveil, un geste de lâcher prise intérieur né du simple mais profond constat qu'il est impossible de changer l'instant qui est là !!
Honorer ce qui se passe à plein sans vouloir le changer est la grande réalisation, la chevauchée de l'éveil en action, la reconnaissance et la confiance en Soi.
Nous n'avons jamais à chercher ce qui ne nous a jamais quitté, simplement parce que c'est ce que nous sommes !
Reconnaissance sincère de ce qui est et gratitude parce que c'est !
Peut importe la qualité de conscience vécue, celle de Soi ou soi. "
Christine Morency
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