" Acceptez la vie comme elle vient et vous découvrirez qu’elle est une bénédiction.

Soyez sans ambition, sans le moindre désir, exposés, vulnérables, sans protection, incertains, seuls, complètement ouverts et recevez la vie comme elle vient, sans la conviction égoïste que tout dois vous rapporter du plaisir ou un gain matériel ou prétendument spirituel.

L’impassibilité, le détachement, la libération du désir, de la peur, de tout égocentrisme, de toute recherche de soi, une présence simple, libérée de la mémoire et de l’espérance – voilà l’esprit dans lequel la découverte peut se faire.

En définitive, la libération n’est que la liberté de découvrir.

Nous ne pouvons rien faire si ce n’est de laisser les choses arriver selon leur nature.

Accueillir la vie de bon cœur est tout l’ascétisme dont vous avez besoin."

Nisargadatta Maharaj

« J’ai régulièrement vécu des expériences intérieures puissantes et étonnantes et de longues phases de joie sans cause. Elles étaient irrémédiablement suivies du mouvement inverse. Ma vie ressemblait à des montagnes russes, alternant des phases sublimes avec des phases désertiques.

A un moment, nous pouvons voir que notre regard est pris dans un mouvement qui ressemble à un pendule :

les instants magnifiques font place aux instants diamétralement inverses.

Ces deux mouvements prennent place au cœur d’un même espace conscient : nous.

Si notre regard est fixé sur le mouvement du pendule, nous souffrons de cette alternance, préférant le sublime au moments plus arides et cela nous rend misérables. Parfois nous devenons même comme des alcooliques : nous recevons un shoot d’instants magnifiques, d’extases, puis tel un ivrogne en manque, nous cuvons notre vin en pleurant déjà sur la prochaine bouteille.

Ou bien, nous pouvons ancrer notre regard sur l’espace conscient qui contient ce même mouvement.

Alors instants sublimes et instants difficiles, s’ils gardent leur spécificités, leur goût, leur couleur, sont vus comme de même nature ».

Séverine Millet

Extrait du livre "Vivante ! Un éveil à la vie, à la joie et à l'amour" - ed. Accarias - août 2018

https://www.facebook.com/vivrenpresence/

Voir... voir... voir

Quelle est l'utilité de regarder dehors ? Tout ce que vous allez voir ce sont des objets ! Retournez-vous et regardez dedans.

- Verrai-je donc le sujet à la place ?

Si c'était ce que vous voyiez, vous regarderiez un objet. Un objet est un objet quelle que soit la direction dans laquelle vous regardez.

- Ne me verrai-je donc pas ?

Vous ne pouvez pas voir ce qui n'est pas là !

- Alors que verrai-je ?

Vous verrez peut-être l'absence de vous-même, ce qui est ce qui regarde. On l'a appelé "le vide".

Je Suis - mais il n'y a pas de "je"

Aussi longtemps que nous croyons être un objet - l'idée de "je" sera toujours présente.

Mais lorsque nous apercevons que ce que nous sommes ne peut pas être un objet - l'idée d'un "je" sera nécessairement absente.

Car l'idée d'un "je" est elle-même un objet conceptuel, et rien d'objectif ne peut être ce que nous sommes.

Ceci et Cela

Cela (qu'on peut placer en tant qu'objet) ne peut pas être libre.

Ceci (qu'on ne peut pas placer en tant qu'objet) ne peut être restreint.

Si je suis apparemment identifié avec ce que l'on peut regarder en tant qu'objet, ce "moi" ainsi créé est restreint.

Si je reste non identifié avec ce que l'on peut regarder en tant qu'objet, ou si je sors d'une telle identification apparente, Je, éternellement libre, semble retrouver mon apparente liberté perdue.

Car je suis Ceci qui est dépourvu d'objectivité en tant qu'identité.

Ce que je ne suis pas est Cela, qui apparaît être identifié avec ce qui est placé en tant qu'objet.

Oui, c'est en effet aussi simple que cela.

In Fine

Tout le système Bouddhiste et Védantique (Advaita) dépend de la non existence de l'identité, tout comme l'idée même de "l'illumination" - qui est la réintégration dans l'universalité.

Je doute qu'il y ait quoi que soit d'autre à comprendre, puisque tout autre élément de doctrine repose sur cela, ainsi une telle compréhension est finale.

Cependant c'est en soi une impossibilité, une chose qui ne peut être faite, puisque cela nécessite l'absence de quelqu'un pour le réaliser ou s'abstenir de le faire.

Ici, il n'y a ni faire, ni abstention de faire, mais seulement l'absence d'abstention de faire - ce qui dit par le Maître est "l'absence totale de toute identité pour faire ou s'abstenir de faire quoi que ce soit, quoi qu'il en soit"

Wei Wu Wei

http://perlesdebonheur.blogspot.com/2009/11/wei-wu-wei-autres-extraits.html

"S'occuper du Soi signifie s'occuper de son travail.

Mais comme vous vous identifiez à votre corps, vous croyez que le travail est fait par vous.

En réalité, le corps et ses œuvres, y compris votre métier, ne sont pas séparés du Soi.

Votre activité n'a pas d'importance.

Supposez que vous marchiez d'un point à un autre ;

vous formez des pas sans même y prêter attention, et pourtant vous arrivez au but.

Cette action de marcher s'accomplit sans que vous y pensiez.

Il en est de même pour toutes les autres activités."

Ramana Maharshi

Didier : Plus de trois semaines que je t'ai rencontrée…Pendant quelques jours, j'ai été renforcé dans ma quête, c'était (encore une fois) une période où des compréhensions semblaient se faire, avec une ouverture, une expansion spirituelle…. Puis comme d'habitude, tout s'est écroulé et je me dis que tout cela, les intuitions, la joie et l'espoir qu'elles suscitent, oui tout cela c'est du vent car aussi profond que cela paraît être sur le moment, il n'en reste très vite rien du tout. Quelle valeur donner à cela ?
Alors, j'abandonne, et c'est doublement douloureux car je n'ai rien d'autre dans ma vie que cette recherche, rien d'autre pour " compenser "….Ce qui fait que je suis assis sur mon canapé comme un légume…22 ans et plus de quête pour être à moitié dépressif, pas mal non ?
J'ai eu vraiment un très grand plaisir a te rencontrer, j'aurais beaucoup aimé te dire à bientôt, mais, vraiment, je suis fatigué de ma quête et de mon karma alors, je ne sais pas…Cette dernière phrase traduit comme un espoir, mais je pense qu'il me faut détruire tout espoir.

Suyin : Je comprends.

Accepte cette capitulation, ne cherche pas à la fuir.

Reste avec ce qui est, rencontre cette impuissance.

L'éveil ne dépend pas de ta volonté...

Regarde ça bien en face...

Y a-t-il un "moi" qui puisse s'éveiller ?

Non. 
La vérité n'est pas que tu n'as aucun pouvoir de t'éveiller, mais que ce "moi" qui pourrait s'éveiller est une pensée, il n'a aucune réalité.

Une pensée n'a pas de pouvoir, une pensée ne peut rien faire. Et tu n'es pas cette pensée... 

Observe tout ce qui te traverse, l'impuissance, le désespoir, les pensées qui disent " je n'ai rien d'autre dans ma vie que cette recherche" ; "22 ans et plus de quête pour être à moitié dépressif "...

Observe tout cela simplement, ne laisse rien passer, mais ne prend rien pour vrai non plus...

Ce ne sont que des pensées... Ce sont des pensées d'identification à celui qui cherche, mais tu n'es pas cela.

Qu'est-ce qui observe ces pensées, cette impuissance ?

Regarde dans cette direction.

Regarde ce qui observe, ce qui regarde.

Seul cela est réel.

Didier : Mille merci pour ton mot ! Ta gentillesse a me répondre si vite me touche vraiment . Dans l'immédiat je laisse la mauvaise humeur qui m'anime se dissiper et je garde précieusement ton message pour y revenir ensuite dans de meilleures conditions...

Suyin : J’en suis heureuse Didier, mais va jusqu’au bout de cette impuissance, de cette lassitude.
Ne loupe pas le coche.

Reste avec ce constat, avec l’évidence que l’éveil ne dépend ni de ta volonté, ni de tes efforts, car si c’était le cas, au bout de 22 ans il y aurait un résultat.

Vois et ressens cela pleinement, sans chercher d'échappatoire.

Tu es épuisé, alors stoppe tout et repose-toi.

Stoppe toute recherche, tout mouvement vers l’avant, toute tentative, toute attente.

Dans l’impuissance il y a quelque chose de très reposant, tu peux tout lâcher, là…

Le mouvement de recherche est précisément ce qui détourne ton attention de ce qui est déjà là.

Ce à quoi tu aspires est là depuis le début, comme si tu avais tes lunettes sur ton nez et que tu les cherchais partout…

Alors arrête de chercher, constate ta totale impuissance, et reste avec le simple fait d’être, et d’être conscient d’être.

Mets ton attention sur cela, sur le simple fait d’être conscient, indépendamment de tout état particulier, de toute circonstance, de toute définition, de tout concept, de toute idée au sujet de ce qu’est l’éveil.

Il n’y a rien d’autre à trouver, et c’est là depuis toujours…"

Suyin Lamour

http://suyin-lamour.fr/je-suis-fatigue-de-ma-quete-p1093296