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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 07:14
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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 06:41

 

"Voici la première partie d'une interview réalisée devant caméra en vue de la constitution d'un site qui n'a pas vu (encore ?) le jour et qui devait s'intituler : "Du sentiment de Manque à la Plénitude". La partie vidéo ayant été détériorée, ceci est une retranscription écrite de cette interview qui devait présenter un site exposant des Jeux de Révélation en direct pour inviter les personnes en recherche spirituelle à se mettre eux-mêmes en jeu et à nu et, ainsi découvrir leur vraie nature. Quelques vidéos s'intitulant "Du Sentiment de Manque à la Plénitude" sont visionnables sur la chaîne youtube. Comme elle est un peu longue, je me vous la partage sur le blog en plusieurs parties, le temps d'en terminer la retranscription de l'audio. Je l'ai retrouvé il y a peu et, me suis demandé si cela pouvait être d'une quelconque utilité. Vous me direz ? Ou pas. Je remercie chaleureusement l'amie de longue date qui a bien voulu se prêter au jeu de l'intervieweuse mais qui au final préfère rester anonyme. 

 

Journaliste: Bonjour Dan.

 

Dan: Bonjour 

 

Journaliste: "Aujourd’hui nous allons parler d’un site d’un genre nouveau que tu mets en ligne. Il s’intitule « Du sentiment de manque à la plénitude ». Mais avant cela, je voudrais revenir un peu sur ton parcours et ce que tu partages. En 1998 tu as vécu une expérience d’éveil qui a transformé ta vie. Depuis, tout en continuant à chanter dans les chœurs de l’opéra de Paris, tu as commencé à partager ton vécu sous différentes formes et notamment ces dernières années par le partage de l’approche non-duelle. J’aurais bien aimé que tu me racontes d’abord ce qui t’es arrivé en 1998, car tu ne m’en as jamais parlé vraiment et pourtant il semble qu’il y ait eu pour toi une sorte de renaissance à ce moment là ?

 

Dan: "Si j’en parle peu, c’est peut-être que c’est impossible à mettre en mots. Mais également parce que je sais combien que toute histoire fascinante risque de fixer l’attention de ceux avec qui je la partagerais sur l’histoire plutôt que ce vers quoi elle pointe. Et, alors cela donne l’idée à certains chercheurs qu’il faut absolument passer le chas de cette aiguille-là, pour s’éveiller alors qu’il n’en est évidemment rien. 

 

Mais tu as raison il s’agit bien d’une renaissance.

 

C’est arrivé un lundi soir de pentecôte 1998. Je venais de donner un cours de chant à une nouvelle élève. Comme cette personne manifeste une étonnante sensibilité, je lui propose de partager, une lecture d’un texte de Krishnamurti, extrait de son dernier journal. Il y évoque avec un ami le silence entre deux arbres, entre deux nuages, entres deux sons, entres deux pensées. À la fin de ce dialogue, un véritable silence envahit les deux interlocuteurs.

 

Et, tout d’un coup en moi tout s’arrête. Plus aucune pensée. Plus de futur, plus de passé. Le silence évoqué dans ces pages semble littéralement quitter le livre pour venir m’envelopper ainsi que la personne à qui je lis ces lignes. Ce silence n’est pas juste une absence de bruit. C’est une présence, c’est un silence conscient, d’une intelligence absolue. À la fois d’une tendresse désarmante et d’une puissance atomique. J’ai vraiment conscience que quelque chose d’inouï est en train de se révéler. Nous demeurons plus d’une heure dans ce Silence sans personne à se regarder, fondus, confondus, médusées, émerveillés.

 

Tous les objets de l’appartement sont soudain enveloppés d’une lumière presque irréelle. Comme en 3D. Tous les sens sont en éveil. Les odeurs, les sensations, les sons. Tout est perçu avec une acuité incroyable. Une douce chaleur envahit le corps et au moment où elle atteint mes paumes, elles savent qu’elles peuvent désormais soigner.

 

Il y a une également une libération émotionnelle très intense, et des vagues de bonheur qui montent du bas ventre jusque dans mon cœur avec des larmes de gratitudes. Une puissante montée de kundalini. Je réalise soudain combien le fait même de vivre est une grâce. C’est comme une bénédiction, et oui tu as raison : une véritable renaissance.

 

Journaliste: Et combien de temps ça a duré ?

 

Dan: Cette nuit fut une nuit de pure gratitude où l’unité avec toute perception était évidente. Les mots sont impuissants à décrire une telle expérience.

 

Je pensais qu’en sortant de l’appartement le lendemain matin ça disparaîtrait. Mais non ! Ça continue dans la rue, à l’opéra, sur scène, avec mes collègues, le public, les décors, c’est le même Silence, la même Présence, la même unité avec les gens, le trottoir, les sons, les sensations. Et les jours et les semaines qui suivent ça continue. Je me rends à l’évidence : le monde entier est imbibé de ce même Silence, de cette même Intelligence. J’ai terriblement envie de partager cet amour, de réveiller les autres personnages qui m’apparaissent comme faisant partie d’un rêve. De les secouer et de leur dire mais vous ne voyez donc pas que la vie est amour, que tout va bien, que vous n’avez rien à craindre.

 

Plusieurs heures par jour, pendant environ an, je suis littéralement appelé à m’assoir et me laisser envahir complètement par cette Intelligence. Je suis alors traversé par une symphonie de vibrations. C’est juste l’extase. Et je sens que quelque chose d’indicible m’est enseigné pendant ces points d’orgue où tout s’arrête. C’est à chaque fois comme si le corps-mental était un logiciel qui vivait une véritable mise à jour. J’assiste impuissant à ce qui ressemble à une complète reconfiguration du corps, du système nerveux, du cerveau, des mémoires, du mode de perception. Une sorte de réaccordage énergétique.

 

 

 

Journaliste:Ça t’arrivait comme ça, sans prévenir ?

 

Dan: Ça m’arrivait n’importe où, au restaurant avec ma compagne de l'époque, que ça inquiétait d'ailleurs, en répétition ou sur scène à l’opéra, en présence de mes amis, dans la rue alors que les gens fêtaient la victoire de l’équipe de France à la Coupe du monde. C’était étrange d’ailleurs. Car je percevais toute la différence entre cette joie conditionnée des supporteurs à la victoire de leur équipe par rapport à cette joie infinie et sans cause que je ressentais. Il n’y avait pas de jugement, juste un immense amour pour toute la manifestation.

 

Et, lorsque cela arrivait je me rendais disponible, comme quelqu’un qui fait allégeance à quelque chose de plus puissant qui l’enseigne. C’était comme un enseignement silencieux. Il y avait une liberté absolue dans cette Soumission.

 

Je ne comprenais rien à ce qui m’arrivais et mes proches non plus, lorsque j’osais en parler. La seule façon que j’avais trouvé pour le partager, lorsqu’un ami me questionnait à ce sujet,, était de l’inviter à me ressentir.

 

Journaliste: Te ressentir ? Carrément ? C’est un peu étrange comme invitation, non ?

 

Dan: Oui. C’était peut-être maladroit comme formulation mais c’était sincère. Toujours est-il que la personne entrait alors dans le même état de résonance. C’était comme un accordage.  Du même genre que celui que je ressentais moi-même lorsque j’étais appelé à m’asseoir. C’était la même Présence qui était à l’œuvre. Et malgré moi, mon corps-mental semblait devenir l’instrument par lequel cette Présence se manifestait.

 

Journaliste: Peux tu en parler ?

 

Dan: Il arrivait que des personnes guérissent de certains maux ou que d’autres vivent des libérations émotionnelles. D’autres entraient spontanément en résonance avec cette Présence et goûtaient pour la première fois de la vie à la paix inconditionnée de l’arrière-plan en amont des pensées et des perceptions. Certains entraient dans un profond sommeil. Je me souviens qu'un jour quelqu'un de très stressé, un grand intellectuel, agrégé de philosophie, est venu parce qu'il souffrait d’affreuses insomnies. Il était extrêmement tendu. Il s'est assis et au bout de quelques minutes, son débit de paroles s'est calmé et il s'est endormi en plein jour pendant plus de trois heures. À son réveil, il avait l'impression d'avoir eu une seconde de black out, s'en est excusé. Son visage resplendissait d'une grande douceur et il est reparti en pleine forme, empli d'un sourire de gratitude.

 

Voilà, les choses se faisaient malgré moi. Et depuis cela se passe ainsi.

 

Journaliste: Du coup ça a dû être un sacré bouleversement dans ta vie ?

 

Dan: Dans un sens oui. J’ai instantanément su que « je » - entre guillemets - pouvais désormais œuvrer comme accordeur pour soigner par l’imposition des mains. Puis j’ai commencé à accompagner des personnes en fin de vie. Des expériences intenses et empreintes d'une garde douceur. Impossible d'en parler.

 

Il y avait une créativité étonnante que je ne soupçonnais pas. Des musiques, des chansons, des poèmes me venaient comme ça. Juste pour remercier. Un album de chansons est né de cet élan de gratitude.

 

Avant le début de cette expérience, j’avais surtout l’ambition de faire carrière soliste de chanteur d’opéra. Puis, d’une seconde à l’autre, je me suis rendu compte que ma vie devait désormais être au service de cette Intelligence. Même si je ne savais absoluement pas ce que cela pouvait vouloir dire concrètement. Je devais juste être l’instrument de cette Intelligence qui semblait m’accorder pour jouer une partition nouvelle que je n’avais jamais entendue.

 

Journaliste: Ça t’es tombé dessus comme ça ? Tu avais eu un cheminement spirituel avant ça ?

 

Dan: Pas au sens habituel du terme.

Tu sais, je ne savais pas qu’une telle joie existait, qu’une telle expérience pouvait être vécue. Je ne savais pas ce qu’était que l’éveil ou la non-dualité. Je me méfiais de tout ce qui avait une connotation religieuse ou spirituelle et de toute approche sans base logique.

Par contre, ce qui est sûr, c’est que je me cherchais depuis très longtemps, et de façon assez radicale.

Maintenant, avec le recul, je suis conscient que quelque chose d’inconnu me poussait depuis l’enfance vers la rencontre de moi-même. Il se trouve que pendant l’enfance j’ai eu plusieurs ouvertures sur la Présence atemporelle sans en réaliser la portée.

 

Mais très tôt, j’ai su intuitivement que tous les savoirs que j’accumulais n’auraient jamais de fin et qu’ils n’allaient jamais combler mon désir de vérité absolue.

 

 

 

Journaliste: Parfois il semble que la vie doive nous donner un coup de main, non ? Comme si les situations nous invitaient à regarder plus profondément en nous-mêmes.

 

Dan : Oui. Tout ce qu’on vit est une perche tendue vers la reconnaissance de qui on est. Même si on met parfois un peu de temps à s’en rendre compte. Et, à ce propos, il y a eu un événement qui a donné un coup de pouce très paradoxal à cette quête d’absolu. En Juillet 1992, avec une quarantaine de collègues, artistes des chœurs de l’Opéra de Paris, nous sommes tombés de 10 mètres de haut. Nous nous apprêtions à entrer sur scène lors de la première répétition pour chanter « Fuoco di Gioia » pour célébrer le retour victorieux d’Othello, interprété par Placideo Domingo, lorsqu’une partie du décor s’est écroulé au théâtre de la Maestranza à Séville. C’était à l’occasion de l’Exposition Universelle. Une collègue est morte devant mes yeux et beaucoup d’autres furent très grièvement blessés.

 

Malgré la peur physique au moment de la chute et l’irruption soudaine de l’horreur au milieu de l’insouciance, je me souviens qu’à ce moment là, j’avais été envahi d’une présence silencieuse et tranquille qui ne pouvait être affecté par rien de ce qui se passait. Je me suis retrouvé projété dans un calme absolu et paradoxal au milieu de la cohue, des cris de souffrance et de l'atrocité de la situation. Cette Présence très intense a duré quelques mois. Cet accident a paradoxalement été un accélérateur de conscience pour moi.

 

Journaliste: "Comment ? Sous quelle forme ?

 

Dan: En fait, à cause ou grâce aux handicaps et aux douleurs corporelles liées à l’accident, j’ai été amené à faire toutes sortes de rencontres avec des ostéopathes, des guérisseurs, et toutes sortes de pratiques corporelles, le taï chi, le Feldenkreis, le massage tantrique et notamment la technique Alexander que l’on m’a enseigné avec beaucoup d’amour pendant une dizaine d’années. J’ai eu une professeur extraordinaire, Brigitte Froger, un véritable maître.

 

C’est ainsi surtout que j’ai fait une rencontre déterminante avec Frédéric Moreau, ostéopathe éveilleur à Aix en Provence, qui est devenu, sans que je le sache consciemment, mon maître, et qui m’a transmis son don pour le toucher vibratoire et initié aux techniques de l’accompagnement psychocorporel.

 

Journaliste: "Une sacrée rencontre. Tu m’en avais déjà parlé et peut-être qu’il serait intéressant de parler ici de ce que tu as vécu et appris à ses côtés ?

 

Dan: "Il posait des paumes impersonnelles ou un regard sans personne sur moi et la boîte de Pandore des émotions enfouies s’ouvrait comme par magie. Je ne pouvais pas résister à la douce chaleur de sa présence. Toutes mes parts d'ombre et mes émotions refoulées étaient comme aimantées par une Présence en laquelle elles se dissolvaient.

 

Je me souviens que je suis entré dans son cabinet la première fois avec l’envie de mourir. Je sortais d’une relation amoureuse très passionnelle et destructrice. J’avais beaucoup de prétentions à savoir à l’époque et en souffrais beaucoup. J’en suis sorti deux heures après, empli d’un bonheur sans nom que je n’avais pas senti depuis l’enfance. Je me suis dit alors qu’il y a avait là la vérité que je cherchais depuis toujours. Ça a été le début d’une sorte de grande histoire d’amour impersonnel.

 

Mais aussi de l’envie d’en finir de façon définitive avec la souffrance. J’ai soudain réalisé que la souffrance n’était pas une fatalité ou lié aux conditions extérieures.

 

Journaliste: "On dirait que tu racontes une histoire avec un magicien ?

 

Dan: Ah oui ? (Rires) Au début, en effet, je le considérais comme un véritable magicien. J’étais tellement perdu dans le rêve et imbu de savoirs.

 

Ce n’est que des années après que j’ai réalisé que la magie venait de la Présence silencieuse, de la vie elle-même, et non d’une entité séparée nommée Frédéric Moreau.

 

 

 

Journaliste: "Et, dans ton cas il n’y a pas eu de rencontres avec un maître connu alors, avec une tradition particulière ?

 

 Dan: "Effectivement, il y a eu la rencontre posthume avec Krishnamurti. Mais il est vraiment hors tradition. Un éveilleur de conscience laïque. Le seul être à ma connaissance dans l’histoire de l’humanité qui a été à la tête d’un mouvement spirituel aussi influent que les théosophes et qui en a démissionné en 1929. C’est un peu comme si le Pape démissionnait, non pas parce qu’il se sent grabataire mais parce qu’il a le pressentiment de toute la fausseté de la religion ! Il faut lire ce discours* qu’il a fait à ce moment-là dans les écoles. Le courage et la beauté du discours qu’il a alors prononcé m’avait fasciné.

 

En le lisant j’ai tout de suite su que tout un faux univers que je m’étais construit était en train de s’écrouler. Du jour au lendemain, j’ai arrêté de lire la philosophie occidentale que j’avais pourtant étudié à l’université et qui me paraissait du coup si fade à côté de cette approche beaucoup plus directe qui parlait à mon cœur autant qu’à mon intellect. Pendant plusieurs années, Krishnamurti a été pour moi un maître posthume. Ces lectures quotidiennes éveillaient en moi une attention impersonnelle, un regard nouveau, un regard d’enfant sur les choses et les êtres, ainsi que sur mes pensées et mes sensations. 

 

Plus tard, j’en ai entendu parler dans la tradition non duelle comme étant ce qu’on appelle la conscience témoin. Je prenais conscience du fonctionnement de mes pensées, et réalisais à quel point j’étais identifié à elles, à quel point je jugeais sans cesse le monde, les autres et moi-même.

 

Krishnamurti a cette façon incroyable de décrire le monde, la nature, les relations humaines, la mécanique des pensées, qui me ramenait juste à ce qui était là. Il faisait monter en moi une douceur d’être qu’aucun texte de philosophie occidentale ne m’avait jamais inspiré. En le lisant je pressentais une évidence que j’avais toujours sue. C’était comme la rencontre avec une âme sœur. Tu sais comme la rencontre avec quelqu’un qui parle avec les mots de ton cœur véritable.

 

Journaliste: "Je comprends un peu mieux ton parcours maintenant. En fait, même si tu n’étais peut-être pas un chercheur spirituel au sens classique du terme, tu vivais quand même sans cesse des expériences initiatiques.

 

Dan: Oui. Il y a beaucoup d’expériences, d’intensité, une succession de lâcher prise, entrecoupé de beaucoup de souffrance. La souffrance est parfois un moteur essentiel dans la recherche.

 

Mais. Et il y a un grand MAIS. Ce que je viens de te raconter là ce sont des histoires, des histoires fascinantes peut-être, mais des histoires.

 

Et cela va me permettre de faire une petite clarification mais qui a son importance. Toute expérience, aussi merveilleuse soit-elle, a un début et une fin. Que ce soit dit.

 

 

Avec la diminution progressive de l’expérience extatique d’unité, l’impression de manque a recommencé comme avant. Mais de façon plus subtile et plus cachée aussi. Donc rien n’était vraiment résolu.

 

La croyance d’être un moi séparé s’était maintenue. Il n’y a pas eu réalisation claire de ce que j’étais vraiment.

 

Journaliste: Et comment expliques-tu ça ?

 

Dan: Je ne sais pas.

 

Le fait que la Vérité soit reconnue ou pas est totalement mystérieux.

 

Ce qui est sûr c’est que, de même qu’on est plus attentif aux objets qu’à l’espace qui rend leur apparition possible, de même je m’étais attaché aux états vibratoires et à l’extase plutôt qu’à la Présence consciente dans laquelle ces expériences avaient lieu.

Il y avait toujours la prétention d’être quelque chose plutôt que rien.

 

 

 

Journaliste: "En fait, cette expérience extraordinaire que tu as vécu en 1998 que tu viens de décrire, avait toutes les apparences d’une expérience d’éveil, mais tu sous-entends que ce n’est pas le véritable éveil ?

 

Dan: Le véritable éveil, que je préfère appeler réalisation, c’est justement réaliser que je suis ce qui ne change pas. Or, si l’extase et le sentiment d’union avec tout diminue et qu’en conséquence tu te sens soudain diminué, que peut-on en déduire ?

 

Que le « Je » véritable, le Je qui se réfère à être, le Je impersonnel de « Je suis » est encore identifié à une expérience, ou à un corps mental qui semble dépendre de certaines expériences. Il y avait encore la croyance que cette histoire, incroyable à certains égards, c’est vrai, appartenait à quelqu’un.

 

Après l’extase la lessive comme le dit de façon assez éloquente le titre d’un beau livre de Jack Kornfield.

 

Journaliste: "Ce qui signifie ?

 

Dan: Ce qui signifie que dans le véritable éveil, il est réalisé qu’il n’y a pas de séparation entre le sacré et le profane, entre l’éveil et le non éveil. Tout ce qui était voilé par le shoot de l’extase réapparaît soudain à la surface. La lessive, c’est le moment auspicieux pour accueillir tout ce qui n’avait pas été accueilli, toute la poussière qu’on avait balayé sous le tapis. Notamment la subtile récupération de ce qui a été vécu par un nouveau moi imaginaire. Et, qui maintenant peut en faire une histoire extraordinaire même si elle n'est racontée qu'à soi-même.

 

C’est ce qu’on appelle l’égo spirituel. Une expérience d’illumination est vécue mais à un moment donné, il semble qu’un moi supérieur, plus sage, qui sait, s’attribue les mérites de cette expérience. L’illumination n’est pas forcément la libération. Par libération, j’entends la libération définitive de l’idée d’être une entité séparée.

 

Journaliste: J’imagine que ça n’a pas dû être évident de sortir de ce piège ? 

 

Dan: Par chance, j’avais une confiance absolue en mon maître Fredéric Moreau. C’est dans ces moments là qu’on mesure l’importance d’avoir à ses côtés un ami qui pointe au travers de nos prétentions à savoir, et de nos histoires fascinantes, vers ce que nous sommes vraiment. Lorsqu’il m’a dit bien plus tard que ce n’était pas la véritable réalisation, je ne pouvais que constater que je m’étais égaré sur un chemin pavé de bonnes intentions.

 

J’ai également été très touché également par le tantrisme shivaïte du cachemire et notamment par la reformulation originale de Éric Baret, ses livres, sa simplicité, son humilité, son humour noir et jubilatoire et surtout ce yoga incroyablement créatif, à nul autre pareil, qui me faisait vivre dans le ressenti et avec évidence ce que je pressentais en le lisant.

 

Puis de fil en aiguille comme on dit, il y a eu la rencontre incroyable avec « I am that » le fameux livre traduit par « Je suis » en français, de Sri Maharaj Nisargadatta.

 

Soudain je me suis rendu compte que durant toutes ces années j’avais simplement regardé dans la mauvaise direction. Et en lisant Nisargadatta, ça a percuté. Je me suis rendu compte que dans toute tradition authentique, il y avait cette même invitation incessante à revenir vers la source du regard ou la source de la perception en amont des pensées et simplement être.

 

Ainsi, après de longues années à jouer avec les sensations pour finalement en devenir le jouet, je me suis rendu compte que la clé était dans un changement révolutionnaire de regard, le retournement de l’attention vers la source même de l’attention.

 

Journaliste: Que se passe-t-il à ce moment là ?

 

Dan: C’est comme une disparition totale. Mais au final c’était également ce qui avait eu lieu en 1998. Et à plein d’autres reprises aussi. Donc, finalement ce qui changé c’est simplement que l’idée et le sentiment d’être quelqu’un de séparé n’est plus crue. Et, ce de façon irrévocable et définitive.

 

C’est vraiment comme lorsqu’un enfant d’un certain âge, prêt à accepter l’irréalité du père noël, tire enfin sur sa barbe. Il n’est plus possible de revenir en arrière et d'y croire à nouveau.

 

C’est tellement simple et évident lorsque ça se révèle que c’est presque embarrassant. Pas de vision ni d’extase. Pas de trompette ou de tambour. Juste un doux sourire de reconnaissance. Comme le démantèlement d’un tour de magie.

Une sorte de « ah c’est comme ça que ça marche. Une clarté absolue, une lucidité au cœur du rêve.

 

Journaliste: Et que réalises-tu à ce moment là ?

 

Dan: Ce sont de bonnes nouvelles. C’est le sens du mot évangile. C’est la fin d’une illusion. Je me suis rendu compte que j’avais fait tant d’efforts pour maintenir et protéger une entité inexistante. C’est la fin des efforts. C’est une détente extraordinaire. Il est réalisé qu’il n’y a jamais eu de moi séparé, ni de choix personnel.

 

Je me suis rendu compte que personne ne fait rien, et que tout arrive spontanément. Tout surgit au sein d’un même Maintenant, d’un même espace de non savoir, d’un étonnant mystère. (suite au prochain numéro)

 

Je vous souhaite de réaliser que ni les autres ni la pensée n'ont le pouvoir de vous dire qui vous êtes.

 

Namasté."

 

Dan

 

http://eclore-en-conscience.blogspot.com/

Dan: "Interview (première partie)."
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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 06:40
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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 08:30

 

"Ce qui est réel, ne meurt pas…
Imagine un grand édifice en train de s’écrouler. Quelques chambres sont en ruines et quelques autres sont intactes. 

Peut-on dire que l’espace est en ruine ou intact ?


C’est la structure qui soufre ainsi que ses habitants… 

L’espace lui-même n’a pas été modifié.
De la même façon, rien n’arrive à l’existence elle-même, lorsque les formes s’éteignent et lorsque les noms disparaissent. 

L’orfèvre fait fondre les anciens bijoux pour en créer de nouveaux.
Après avoir constaté que la mort arrive au corps et non pas à ce qui Est, tu regardes ton corps se dégrader comme une idée qui s’use.
Ce qui Est ne dépend pas du temps ni de l’idée."


 Nisargadatta Maharaj

  Nisargadatta Maharaj: "Ce qui est réel, ne meurt pas…"
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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 08:27
Humour du jour.
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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 08:24

 

"Qu’est-ce qui vous empêche d’être dans votre état naturel ?

Vous vous éloignez constamment de vous-même.

Vous voulez être heureux soit en permanence soit au moins pour tel instant précis.

Vous n’êtes pas satisfait de vos expériences quotidiennes : il vous en faut de nouvelles.

Vous voulez vous « perfectionner », vous changer.

Vous projetez votre effort vers la réalisation d’un personnage que vous n’êtes pas.

Voilà ce qui vous éloigne de vous-même…"

 

UG

UG: "Voilà ce qui vous éloigne de vous-même…"
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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 08:17
Image-citation du jour.
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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 08:16
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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 08:13

 

"Non, il n'y a aucune continuité de la connaissance, car cette continuité de connaissance n'est pas nécessaire.

Ce qui est ici est tout ce qu'il y a.

C'est simple, c'est la conscience."

 

UG

Citation du jour.
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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 07:58
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Présentation

  • : Le blog de RV
  • Le blog de RV
  • : Bavardage sur le Tout en particulier et le Rien en général. Psittacisme sur Ce qui est. Textes , vidéos; citations, images sur la non-dualité (advaita védanta, shivaisme du Cachemire, soufisme, dzogchen, zen, chan, mystique chrétienne, néo advaita, éveillés sauvages, spiritualité laïque non-duelle,...)
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La Vie est ce qui est

cequiest:

"Et ceci est ce qui arrive… lire ces mots, entendre des sons, ressentir, penser « alors, et après ? ». Et bien « après » est encore ceci ! la Vie étant simplement ce qui est… l’avènement dans l’anéantissement, la fin dans le commencement, le rien dans le tout."
                                                                                                                                                 Tony Parsons

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Le Paradis est déjà là !



"Nous prétendons que nous avons perdu la paradis seulement pour la joie de le retrouver à nouveau. Quand le paradis est retrouvé , il est réalisé qu' il n' avait jamais été perdu.
Mais aussi longtemps que nous cherchons le paradis, il est impossible de remarquer qu'il est déjà là."
                                                                                                                                         Richard Sylvester

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Relaxe toi, tu es déjà arrivé !

Vous imposez des limites à votre véritable nature d'être infini, puis vous vous désolez de n'être qu'une créature limitée, ensuite vous mettez en œuvre des pratiques spirituelles pour transcender ces limites inexistantes. Mais si votre pratique même implique l'existence de ces limites, comment pourraient-elles vous permettre de les transcender ?        

                                                                                                                                              Ramana

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