En ce temps-là, Nasrudin, méditant-débutant,
arrive un jour sens dessus - dessous chez son maître.
«Maître, c’est pas possible, je n’y arriverai jamais !
Le maître lui dit :
- dis-moi, qu’as-tu?
- j’ai une hutte et dedans, ma femme et les trois gosses,
du matin au soir, c’est infernal ! Je ne peux pas méditer,
me consacrer à la voie, c’est trop difficile ! »
Le maître réfléchit profondément et lui dit :
-« j’ai une idée, achète un chien »
C’est son maître, évidement il obéit, se disant qu’il doit y avoir un sens mystique caché derrière cela, il va au bazar, et ramène un chien à la maison.
Quelques jours après, il retourne voir le maître, et lui dit :
« C’est pas possible, j’ai la femme, les trois gosses et il y a le chien maintenant. Dans cette hutte, c’est pas possible. Comment se consacrer à la démarche ? »
Alors le maître réfléchit longuement :
- achète une chèvre.
Nasrudin obéit, achète une chèvre, puis des poules...et un chat.
Il obéit chaque fois, son maître est son maître, il suit ses conseils, il est de plus en plus exténué...dans la hutte, il y a maintenant femme, enfants, chien, chèvre, poules et chat.
Une dernière fois, épuisé, démoralisé, désespéré, il se rend auprès de son maître, qui lui dit alors :
- vends tes poules, ta chèvre, et le chat aussi.
Quelques temps après, Nasrudin va près de son maître , le coeur joyeux, et lui dit alors : « merci, Maître, c’est merveilleux maintenant, il n’ y a plus que ma femme, mes gosses, le chien dans ma hutte, c’est merveilleux »
Mais ce n’est pas encore le dernier enseignement.
Un jour, le Maître lui dit :
" maintenant retire la méditation. ”
Et, Nasrudin revenu une dernière fois près de lui, lui confia :
« Maître, c’est fantastique, il y a ma femme , les gosses et le chien,
et tout est là. »
C’est une règle d’or dans l’enseignement : il n’y a pas de circonstances favorables, jamais, il n’y a que des occasions de travail.
"Notre vie n'est qu'un rêve. [ ... ]
Les gens souffrent à cause de leur esprit empli d'illusions, de folies et de peurs;
mais tout cela n'est qu'images dans un miroir,
sans réelle existence."
Matre Deshimaru
"Le sérieux est une maladie sérieuse.
Pour le mental ego-centré tout est grave, sérieux.
Plus l'identification de la Conscience avec le mental ego-centré est forte, plus il y a de fanatisme, de rigidité, de violence et donc de souffrance.
Quand il est vu, par personne, que ce que je suis est la Conscience toujours présente et non le mental, alors le sérieux n'est plus."
Osho
Vous imposez des limites à votre véritable nature d'être infini, puis vous vous désolez de n'être qu'une créature limitée, ensuite vous mettez en œuvre des pratiques spirituelles pour transcender ces limites inexistantes. Mais si votre pratique même implique l'existence de ces limites, comment pourraient-elles vous permettre de les transcender ?
Ramana