« Il y a dans la vie intérieure deux dimensions :
le silence et le cœur.
Le silence est l'espace de pure conscience, impersonnel car sans traits personnels, sans forme ni couleurs, sans limites. Il est de l'ordre des faits. Il est la réalité. D'où les expressions : "c'est ce qui est", "c'est impersonnel". La reconnaissance de cet espace apporte une paix profonde.
Mais il y a une seconde dimension de la vie intérieure, souvent ignorée ou négligée, surtout par les gens qui sont davantage sensible à la non-dualité : c'est le cœur. Ce que j'appelle cœur est un ressenti. Quoique toujours présent au fond de chacun - d'où son nom de "cœur" - il passe généralement inaperçu. Sa reconnaissance est souvent déclenchée par la rencontre avec une personnalité charismatique (un "maître", un "avatar", etc.). Mais en réalité, il est toujours présent et sa reconnaissance est facile. Il est comme un courant ou une force qui se fait sentir au centre de la poitrine, au centre de notre être. je dis centre de la poitrine, mais c'est le centre de la poitrine telle qu'on la ressent, la poitrine ou le corps subjectif, tel qu'on le ressent soi-même.
Or, sans cette dimension, la vie intérieure reste souvent lettre morte. Le silence de pure conscience est certes au-delà des concepts, mais si l'on ne vit que cela, la vie intérieure reste aride pour ainsi dire.
En disant cela, je veux simplement attirer l'attention sur la dimension du cœur et souligner combien elle est importante dans la vie intérieur. Mais elle est souvent négligée dans l’approche non-duelle. D'où, à terme, des déceptions, des impasses."
David Dubois
http://shivaisme-cachemire.blogspot.com/2014/12/la-sensation-de-soi-sensation-du-soi.html