Domiji: "Rester avec."

"On pourra être dans cet état de plénitude sans plus d'attente ni de demande, juste une présence entière à ce qui est. Et c'est un jeu savoureux. Et c'est absolument délicieux.

Et puis il y aura la dévastation qui croisera votre chemin. Pas la vôtre, celle de cet être qui est justement entrain de vivre ce fracassement de la vie qui le disloque et le met en lambeaux.

Pour mieux le mettre en lumière.

Bien sur, là où on est, on voit l'après, on voit que c'est ce torrent dévastateur qui va révéler la splendeur. Et même s'il est perçut intimement qu'il ne faut surtout pas stopper cette déferlante qui emporte tout et met à nu, et met à genoux, le cœur de compassion vient naturellement l'accompagner.

Mais pas avec des mots, pas avec des formules toutes faites, pas avec cette peur de la souffrance de l'autre qui poussent à bloquer les émotions tant elles peuvent être gênantes, souvent d'ailleurs parce qu'elles font écho à ce qui en nous n'est pas pacifié, ou ce qui a peur de souffrir.

Quand on voit quelqu'un se noyer on ne reste pas sur la berge en lui apprenant de loin à nager ! On plonge dans son eau et on nage à sa place. Ensuite, et seulement si il y a une demande, on peut lui apprendre à nager... ou à se laisser flotter sur les flots, voire à ne faire plus qu'un avec l'onde en épousant sa mouvance, ce qui est encore mieux. C'est bien connu, plus on se débat, plus on coule....

Vraiment, cet accompagnement est silencieux, plein d'une attention soutenue à cette douleur qui écartèle le cœur, et encore une fois, la douleur de l'autre vous traversera comme une zébrure de feu, rappel impératif à l'humilité et au mystère de la vie, cet accouchement de l'Être qui n'en fini plus de se mettre au monde et dans des mondes de plus en plus subtil.

Cette souffrance elle sera vôtre car il n'y a pas l'autre, l'autre c'est la partie de vous qui ne s'est pas encore trouvé en amour. Cet autre-vous qui ne sait pas encore qu'il est avant tout la paix.

Il faudra avoir le courage de cet amour là , cette confiance totale en la Vie-une : et ne rien dire... oser laisser faire ce désespoir , rester avec, parce que c'est par cette inondation que seront emportés tous les murs de la prison.

Mais en étant pleinement là, présent à mille pour cent avec ce qui est, comme on épouse un arbre en se vivant chaque racine fouillant la terre le nourrissant de tout son mystère grouillant de vie, chaque branche caressant le ciel en aspirant l'air rayonné de soleil, avec ce tronc solide et droit entre ciel et terre au travers duquel circule librement la quintessence de l'existence, mélange d'eau et de poussière, de souffle lumineux et d'amour joyeux...

et bien là on devient la dévastation, mais avec tout son cœur grand ouvert. Un accueil entier qui prend tout tel que c'est . Dans une acceptation totale que c'est ainsi que la vie se révèle à elle-même.

Devenir miroir de paix afin que l'autre-vous se sente touché par sa propre paix intérieure ainsi reflétée, au-delà du marasme des flots diluviens qui soulèvent toutes ses peurs, et ses rancœurs.

L'espace ouvert ne retient rien, il se laisse traverser par les ondes de douleurs, comme par les éclats de joie. L'œil du cœur voit toujours Dieu en tout se modelant dans toutes les formes de sa manifestation pour en extraire Son essence de lumière, d'amour et de joie.

Ainsi on se retrouve être pleinement Cela dans une sérénité indicible.

Alors il n'y a plus d'attente, ni de demande, juste une présence entière à ce qui est. Et c'est un jeu savoureux, et c'est vraiment délicieux.

Incroyablement merveilleux.

au-delà des larmes, toujours ce que Je Suis, de lumière sourit...

Avec amour,"

Domiji

http://lavieestleplusgranddesguru.over-blog.com/