« Il n’y a pas de joie demain ! Il n’y en a pas hier ! C’est maintenant. En fait, la joie n’est pas une chose qui se passe : c’est pour cela qu’elle ne disparaît pas. Pourquoi la joie ne peut elle pas disparaître ? Parce qu’elle n’est jamais apparue. Pourquoi n’allons-nous jamais mourir ? Parce que nous ne sommes jamais nés. Tout ce qui naît disparaît. Tout ce qui a été formé va se déformer. Tout ce qui a été composé va se décomposer. Pourquoi conjuguer la vie sur des modes et selon des temps irréalistes : le passé décomposé, le futur pas simple ou l’impératif énervant. Pourquoi pas l’indicatif présent ? Il ne fait qu’indiquer dans le présent. Mieux, pourquoi pas l’infinitif ? Il ne traîne ni sujet, ni complément, ni compliment, rien. »
Jean Bouchart d’Orval