"Cette puissance de la vie-une se retournant en elle-même va utiliser tous les moyens pour se rappeler de son unité.
L'exaspération que provoquent certaines situations nous donnant l'impression d'un enfermement dans des obligations sans fins est souvent l'outil dont se sert le Soi pour briser le mur de l'incompréhension et de l'illusion de la séparation.
Il arrive un moment ou tout devient tout à fait insupportable, voire inacceptable et c'est là que ça explose, ou implose. Il y a donc plusieurs voies de retour au Soi, et si l'acceptation de ce qui est, en accueillant tout ce qui est, comme cela se présente, est une des façons qui se propose en se posant simplement dans l'évidence de l'instant, l'autre voie parait aussi valable dans le sens que ce qui est est insupportable, inadmissible, frustrant, étouffant, castrant, emprisonnant, ou terriblement angoissant ou choquant, provoque un tel rejet que cela ouvre une porte de sortie et d'ouverture sur l'incommensurable.
C'est à dire que dans une situation donnée de souffrance, ou de douleur extrême, ou d'angoisse insoutenable, le retournement peut se produire instantanément, tant on ne peut pas vivre une seconde de plus dans cette situation pénible et divisée. On s'éjecte pour ainsi dire du film, ou de l'identification à la personne, de la séparation, pour se vivre océan de lumière, éternellement Un, sur lequel se déroule tous les films de l'Univers.
Très souvent, on ne peut lâcher-prise sur cette illusion qui nous colle à l'âme et nous englue dans tous ces scénarios récurrents du rêve de l'individualité qu'au bout du bout de l'exaspération découlant de ces situations pénibles ou dramatiques.
Il arrive un moment où bien loin de l'acceptation tranquille, on n'en peut plus de toute cette souffrance, de toute cette misère, de toutes ces obligations... Le refus de ce qui est donne alors l'impression de se fracasser contre un mur. Il semble plus simple d'être dans l'accueil, mais il arrive que ce ne soit pas possible; et bien, accepter de ne pas être dans l'accueil et vivre pleinement ce rejet peut être aussi salutaire. On arrive alors à l'insupportable, et on va droit se fracasser contre le mur, ainsi la coquille se fissure et se brise et vole en éclat, pour enfin laisser passer Cela qui est la seule Lumière qui soit dans une grâce amoureuse et sereine, dans un mouvement radieux et silencieux.
C'est là, et seulement là qu'il est perçu avec une acuité redoutable qu'absolument tout ramène à l'essentiel. On ne peut se forcer à être dans l'abandon et l'acceptation, et en fait aller jusqu'au bout de son rejet est une forme d'humilité en reconnaissant de ne pas pouvoir être un "béni-oui-oui" en hurlant après Dieu. On finira à genoux de toute façon, mais parfois ça fait du bien d'exprimer sa rage et son désespoir.
On finira par se rendre, et ce ne sera pas une défaite, mais la fête d'une victoire de l'être qui vient se vivre en conscience, en amour, en lumière et en joie dans la totalité de son expression de vie.
Ne jamais oublier, même au plus profond de la détresse, qu'il n'y a jamais que l'Amour qui vient se détordre de tous ces nœuds afin de rayonner de son rayonnement paisible dans la transparence de l'être."
Domiji
ps : Ceci n'est pas une invitation à se mettre dans des situations extrêmes pour provoquer une ouverture sur l'indicible, bien que certaines initiations des temps anciens contenaient effectivement ce genre d'épreuve qui entrainait parfois la mort du disciple, il est inutile aujourd'hui de se mettre volontairement en situation à risque. La vie se charge bien intelligemment de nous précipiter dans l'exacte situation qui nous ramènera en notre unité...
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