"Ce qui apparaît de temps à autre depuis cette aventure qu'est l'éveil c'est un mélange de sentiments où s'entremêle la sensation d'être nulle, de ne rien valoir pour les autres, de n'avoir jamais rien fait de bien, de n'avoir aucune importance. Ces sentiments arrivent et viennent se fracasser dans la conscience. Ils sont fait de fantasmes, ils sont brumes passagères venues des plus lointains millénaires. Ce qui m'est montré chaque fois c'est que ces états humains n'appartiennent à personne, ils sont communs à l'espèce humaine et viennent avec le deal de l'incarnation humaine. L'expérience ne pourrait pas être complète sans tous les états sans exception et l'éveil n'est pas la disparition de ces états au profil d'états extatiques qui remplaceraient à jamais les états dit négatifs.
La gamme des sentiments, sensations et émotions humaines est bien vaste mais tous ces états sont fondamentalement impersonnels.
Ils naissent du fait de l'endormissement de la conscience qui désire se rétrécir jusqu'à s'identifier à un corps pour vivre une expérience. Une personne se crée, la conscience oublie ce qu'elle est pour se croire être quelqu'un avec tous les états correspondants et la vie est vécu au niveau de la croyance d'être une personne pouvant vivre tous un tas de choses.
Pour la conscience qui s'est re-connue à nouveau, s'est retournée sur elle-même et commence la dé-sidentification, il n'est plus question de ne plus se savoir être le seul et unique sujet.
La vie n'est plus la même.
Pourtant, il n'est pas non plus question de ne plus jamais souffrir même si la souffrance n'est plus vécue de la même manière qu'avant quand je croyais "c'est moi qui souffre vraiment".
L'éveil est un début....un début où une force agissante consciente perce toutes les illusions qui compose l'identité et ce indépendamment de ce que cette identité en pense, en souffre, et croit.
La conscience n'a pas de pitié pour le personnage, il lui est impossible de faire attention à lui dans ce processus, simplement parce que le processus même démontre sans cesse qu'il n'existait pas vraiment. Alors ça fonce et ça défonce et je ne connais personne qui vit cette expérience et qui n'est pas entremêlé, la tête rempli d'étonnement face à ce mystère vivant, entremêlé entre les remontées parfois spectaculaire des souffrances ancestrales et les incroyables manifestations de la Présence, du fait direct et clair de voir tout ça de façon tout à fait différente en vivant pourtant des émotions, en vivant à la fois le personnel et l'impersonnel, la saisie et la non-saisie.
"L'éveillé" qui raconte le contraire se raconte des blagues...et vous en raconte aussi!.
Le film et les histoires, le héros du film et les autres protagonistes, tout ça fait parti du monde. Le phénomène de l'éveil n'empêche pas le monde d'exister tel qu'il est, même dans sa surprenante irréalité convaincante.
Le phénomène de l'éveil n'est pas tributaire de faire cesser le rêve, autrement ce serait tout l'univers qui disparaîtrait. ( Ça va peut-être venir...). Ce phénomène appelé l'éveil est inexplicable, mais il permet en tout cas de voir les choses sous un angle autre que celui de l'identité, il déplace le centre de la vision quelque part en soi et nulle part à la fois ce qui fait que toutes choses est vécu depuis ce "point" plutôt que vécu depuis le personnage. À l'image du rêve de nuit qui est une fonction du cerveau, le rêve de jour/monde est une fonction de la conscience et quand cette dernière s'éveille, nul besoin de faire disparaître le rêve, elle en connait simplement la nature.
Se méprendra t-elle encore dans ce rêve ?
Le rythme est propre à "chacun" et nulle ne peut faire avancer ou reculer les choses. ...."
Parler de l'éveil est une authentique mise à nu car le processus même "évolue" à la mesure de l'honnêteté envers soi-même. »
Christine Morency
https://www.presenceabsolue.com/single-post/2017/01/15/Lhonn%C3%AAtet%C3%A9-lessence-du-processus-d%C3%A9veil
"Alors que dans de nombreuses traditions spirituelles les pratiquants cherchent à gravir les échelons pour gagner une place, des responsabilités, un statut d’enseignant ou de maître, dans l’approche contemplative c’est l’inverse.
Ce n’est pas un statut ou un niveau plus élevé qui est recherché, mais un abaissement total. Ce n’est pas la “meilleure place” qui est souhaitée, mais la “dernière”.
La grandeur à laquelle nous aspirons ne repose pas sur une place ou un rang que l’on gagne et que l’on peut perdre. Elle réside en l’union originelle et indivisible de la parfaite Êtreté.
Celle-ci ne résulte pas d’une “progression relative”.
L’absolu est déjà pleinement absolu.
Cela est valable même à la “dernière place”.
Cette évidence n’est révélée qu’à ceux qui ont renoncé à leur logique relative fondée sur la croyance d’une séparation en eux-mêmes ou le divin. Ce faisant, ils ont pleinement reconnu qu’il n’existe pas un “but séparé” qu’il faudrait atteindre. Ils se trouvent libres de tout enjeu, de toute volonté d’obtention, des espoirs et des projections qui caractérisent l’illusion."
Denis Marie
http://mystiqueordinaire.presencevive.fr
Visiteur : « Je suis tout excité de vous revoir, et d’être en votre présence. »
Papaji : « Vous êtes le bienvenu. Je vous verrai, mais vous ne Me verrez pas. Quel est ce phénomène ? D’ordinaire, si je vous vois vous devez me voir aussi, mais vous ne Me voyez pas. Vous voyez seulement mon visage. Ne regardez pas ma face, voyez uniquement ce qui ne peut être vu. Alors vraiment vous Me verrez et je vous Verrai.
Embrassez votre propre Soi et parlez-moi de son goût. Ce baiser-là ne peut se décrire que par un autre baiser. Il est indescriptible car il surpasse tous les concepts du mental. Ce baiser est non-mental, et il goûte l’absence de désir. Ainsi, n’ayez pas de désirs et connaissez ce goût. Voilà comment viennent les choses. Quand vous n’avez pas de désirs, le bonheur arrive. Faites-en l’essai Maintenant, et c’est le bonheur. »
Visiteur : « J’ai senti votre « baiser sans visage ». Ce qui était autrefois une peur de l’inconnu devient en cet instant une invitation à la Liberté. »
Papaji : « Excellent. Cet enseignement n’est disponible dans aucune bibliothèque ! Vous devez être sans visage pour assister au Satsang. Alors l’Enseignant qui n’a pas tête sur les épaules pourra vous éclairer parce que vous n’avez pas de tête. Il vaut mieux éviter les enseignants qui ont une tête : tête signifie ego .C’est entre l’enseignant sans ego et l’étudiant sans ego que le Satsang peut advenir. »
Sri H.W.L. Poonja , "The truth Is »,
India 1997. Choix de textes : Jean Couvrin
Ce texte a publié dans le « Cahier Métanoïa » n°125
(Decembre.2006)
Vous imposez des limites à votre véritable nature d'être infini, puis vous vous désolez de n'être qu'une créature limitée, ensuite vous mettez en œuvre des pratiques spirituelles pour transcender ces limites inexistantes. Mais si votre pratique même implique l'existence de ces limites, comment pourraient-elles vous permettre de les transcender ?
Ramana