En fait, toutes choses apparaissent d’elles-mêmes dans la conscience qui est toujours dans une ouverture totale. La conscience ne dit jamais « je veux ceci » ou « je ne veux pas cela ». Elle ne dit rien parce qu’elle accueille en permanence tout ce qui se présente dans son champ. Quand vous dites « je veux ceci » ou « je ne veux pas cela », c’est simplement une pensée surgissant en son sein. (…) L’arrière plan de cette agitation mentale est la conscience toujours ouverte, toujours accueillante. Du moment que vous êtes vivant, vous êtes ouvert. L’ouverture est votre nature. C’est pourquoi c’est si agréable de s’y trouver, on s’y sent chez soi, à l’aise, naturel. Vous n’avez rien à faire pour vous trouver dans l’ouverture, si ce n’est comprendre qu’elle est votre nature réelle, que vous y êtes déjà.
Pendant quelques temps encore, l’ego foudroyé par la vision encore partielle de cette intelligence, conserve un semblant de vie. A ce stade, l’habitude maintient encore les anciennes identifications, mais une brèche irrémédiable s’est insinuée dans la croyance en notre existence séparée (…) Des reconnaissances intermittentes élargissent ensuite cette brèche jusqu’au moment où l’ego, qui est un objet perçu, s’objectivise complètement avant de se dissoudre devant nos yeux, cédant la place à l’irruption de l’ineffable.
Francis Lucille