Jusqu'alors, je m'étais identifié à mes pensées, à mes émotions, de manière absolue. J'étais ce que je pensais, j'étais mes opinions, mon histoire narrative personnelle.
Mon moi était la petite voix dans ma tête, parlant, jugeant, qui jamais ne s'arrêtait, sauf la nuit.
C'est d'ailleurs ainsi que la plupart des gens fonctionnent : leur moi est leur voix intérieure.
Avec l'éveil, j'ai découvert instantanément et avec surprise un espace non discursif, non individuel, vide de ce moi narratif.
Ce n'est pas précisément la voix qui s'arrête - quoiqu'elle va beaucoup ralentir - mais c'est notre être qui bascule dans une conscience qui était passée inaperçue jusque là.
Dans un vaste espace silencieux.
Et intensément vivant.
Cette prise de conscience fut un choc libérateur.
Et elle est encore libératrice.
Ce silence au-delà des pensées est ici et maintenant ; il est ce que nous sommes vraiment.
Ce en quoi les pensées apparaissent et disparaissent.
Maintenant, quand les pensées me happent dans leur ronde et leur routine - et elles le font - je sais le petit geste de désengagement qui me permet de retrouver la liberté du ciel.
Juste voir le Ciel, voir à partir de la conscience.
Être le ciel.
Et les pensées.
Un petit geste...pas même un geste,
une attention...pas même ça,
une clarté."
José Leroy
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