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6 juillet 2017 4 06 /07 /juillet /2017 08:32

 

"Considères tous ces mots comme autant de vibrations d'un gong aptes à révéler le Silence que nous sommes. À ce propos une histoire célèbre de la tradition zen raconte qu'un moine s'est éveillé... au son d'un gong !

Je ne tente ici qu'une description maladroite de ce qui est déjà là. C'est juste une sorte de rappel de ce que vous savez déjà, mais que par conditionnement et par peur vous avez négligé. Il se trouve que cette négligence est justement la source de toute notre souffrance et de tous les conflits dans le monde. 

Il y a en chaque être un Silence qui nous habite depuis toujours. En toi, en moi et en tous les êtres.

Il y a en toi un Silence dépourvu de préférences que rien ne peut altérer ni blesser. Un Silence qui ne demande rien et qui n'a aucun problème avec la réalité.

Un Silence omniprésent, omnipotent et omniscient qui ne dépend d'aucune condition ou circonstance pour être. 

Un Silence qui accueille sans distinction tous les sons et les vibrations de l'univers et de la condition humaine. 

Un Silence qui dit oui avec la même candeur à notre humanité la plus sublime ainsi qu'à notre inhumanité la plus noire.

Nous l'avons tous déjà pressenti. Peut-être devrions-nous plutôt dire qu'il s'est à maintes reprises imposé à nous depuis notre plus jeune âge, que ce soit dans les situations les plus douces ou les plus amères, les expériences les plus intenses ou les plus anodines. Puis, nous l'avons recouvert de mots pour aussitôt l'oublier et le négliger à nouveau.

Le Silence ne peut pas être compris ou atteint car il n'a pas de forme Lui-même. Toute compréhension ou non compréhension s'établissent en Lui. De même toute pratique et toute action prennent place en ce Silence.

Pour le comprendre vraiment le mental doit se taire et en quelque sorte se fondre en Lui comme un sucre dans le café. Cela arrive chaque fois que le mental abdique en réalisant sa propre impuissance à le trouver dans le devenir.

Ce Silence nous est si intime, si proche, si immédiat, si évident qu'il ne peut être approché que de façon négative. Nous ne pouvons pas dire ce qu'il est juste ce qu'il n'est pas. Il ne peut être perçu comme un objet. 

Des pensées bruyantes nous indiquent de le chercher dans les expériences elles-mêmes et donc dans la durée illusoire. Cela n'a pour effet de voiler davantage encore le silencieux mystère qui nous fonde. Le Silence n'apparaît pas au bout de la recherche. Le Silence est l'arrière plan déjà présent en nous, atemporelle et impersonnelle Présence dans laquelle tous nos chants d'espoirs et de désespoirs vibrent depuis toujours, vibrent maintenant et vibreront toujours, sans jamais cependant y laisser aucune trace.


Et tu le sais lecteur. 

Cesse de vouloir t'accomplir mon ami. Cesse de vouloir être heureux. Cesse de  chercher le bonheur et la guérison dans les bruits et les vibrations du monde. Tu es la Plénitude que tu cherches. Le Silence en Toi le sait. 

Le Silence ne se trouve nulle part en particulier et partout à la fois. Si tu le cherches quelque part en particulier, même dans ce qui te semble être le plus proche de Lui, et que tu sépares le monde en catégories de bien et de mal, de sacré et de profane, c'est que tu fais à nouveau semblant de l'avoir perdu.

C'est lorsque tu cesses de vouloir le retrouver, que soudain il s'impose de Lui-même, sans crier gare, au moment où sans doute tu t'y attends le moins, car toujours il nous submerge lorsque nous sommes silencieux d'attentes et de commentaires. 

Laisse le Silence se révéler à toi lorsque tu es au bout du rouleau, que la honte t'accable, que les dés sont jetés et que l'épuisement enfin te submerge.

Apprends à goûter depuis ce Silence ton agitation, ta colère et ton besoin de contrôle. Fais l'expérience de l'unité avec ton refus d'être Ici. Ressens tactilement, sensoriellement, sensuellement, cette tension dans le corps vers un plus tard que Maintenant. 

Apprends à aimer en Silence cet échec, cette peur, cette tristesse, ce regret. Sois juste là, silencieusement avec ce corps qui capitule et ce cœur brisé.

Apprends à laisser ce chagrin qui est trop lourd à porter, cette extase des sens qui menace tes fondations, ce sentiment d'injustice, cette jalousie qui crève tes yeux et encombre ton regard se fondre dans le Silence dans lequel ils étaient apparus.

Comment aimer ce qui ne peut l'être ? Embrasser ce qui te fait si peur ? Sentir ce que tu refuses avec tant d'arguments  ?

Vois que le Silence que tu es était déjà là avant toutes ces histoires et ton désir d'avoir raison. Avant même l'idée d'être quelqu'un et toute définition de toi-même. Avant le nom et avant la forme. Avant le premier souffle. Avant la haine, la peur, et le refus. Avant les mots. Avant même la perception. Avant le Big Bang et la légende du temps. Et ce Silence déjà là avait déjà tout accepté, même ton refus. 

Dans la Kéna Upanishad il est dit : "Ce n'est pas ce que les oreilles entendent c'est ce par quoi ils entendent. Tel est le Brahman et non celui qu'on honore comme tel."

Quoique tu perçoives c'est perçu par le Silence qui ne peut être perçu, simplement pressenti. Ainsi, reconnais que tu es ce Silence impersonnel et unique qui règne sur toute chose depuis toujours. 

Que les pensées soient bruyantes ou silencieuses elles apparaissent en ce même Silence vide de pensées.

Que les sensations soient agréables ou désagréables, elles apparaissent en ce même Silence vide de sensations.

Ne fais plus semblant de ne pas être le Silence atemporel. Brise le sort qui te retiens prisonnier d'une forme illusoire et d'une histoire oublieuse de sa véritable origine. Souffle sur la brume d'ignorance qui recouvre le Silence qui n'a jamais été perdu, le Silence que tu es.

Tu es le Silence qui précède le concept du Silence.

Réalise-le. 

Quand ? Maintenant  

Où ? Ici !

C'est doux, c'est joyeux, c'est profond, c'est lumineux, c'est vrai, c'est ...

Tout retourne au Silence et il n'y a personne pour le traduire ou le réaliser. 

Tu es Cela.

C'est Toi !

C'est !"


Dan


http://eclore-en-conscience.blogspot.fr/

Dan: "Comme le sucre dans le café."

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