"Habituellement, nous donnons la priorité au monde extérieur, qui représente à nos yeux la seule vérité. De ce point de vue, l'humanité elle-même en est restée au stade animal, celui de non transformation des passions. Pendant longtemps, en effet, elle s'en est tenue aux seules catégories du Bien et du Mal, du permis et du défendu, puis elle les a toutes envoyé promener... sans aucunement les remplacer. C'est pourquoi nous vivons aujourd'hui dans une société tragique, inquiétante, sans repères. Or il est urgent que chacun de nous opère ce retournement vers l'essentiel, sinon l'humanité ira droit dans le mur. Actuellement, nous rejouons en quelque sorte ce qui s'est passé en Egypte pour les Hébreux, qui étaient en exil, loin de leur sol. Mais qu'est-ce qui peut donc nous inciter à faire ce retour vers notre Terre promise ? Je dirais : la prise de conscience de nos esclavages et de notre désir d'en sortir. Tandis que la majorité des chrétiens se focalisent seulement sur le Christ historique, nous devons retrouver tout autant le Christ intérieur, qui vit au coeur de notre coeur. En fait, il ne s'agit pas de l'imiter, mais de le mettre au monde. Nous devons aller vers notre véritable naissance, soit avancer sur un chemin de transformation et de Ressemblance avec Dieu. Hélas, dans le meilleur des cas, la plupart des chrétiens se contentent de faire le bien et d'éviter le mal, sans aller beaucoup plus loin ! C'est dommage... "
Annick de Souzenelle