" Où est le problème sans que le mental dise que c’est un problème ? Puis-je accepter ce moment présent ? Oui ! Vous appliquez donc l’acceptation au moment présent, c’est la base.
Vous n’êtes plus alors dominés par la réaction et un vrai changement est possible. Vous pouvez initier un changement. Il arrive même qu’un changement se produise sans que vous fassiez quoi que ce soit.
Or, je ne dis pas que c’est ce que vous devriez faire : « Vous DEVEZ accepter ce moment présent ! » Si vous préférez rejeter l’instant présent et préférez la misère, c’est bien aussi.
Pour un temps, la vie veut faire sous cette forme l’expérience de la misère, du drame. Un scénario est joué sur la scène de la vie. Vous prétendez ainsi être un petit moi malheureux et
vous jouez votre rôle, associé à d’autres petits moi malheureux puisqu’ils ont tendance à se rassembler. Vous attirez donc d’autres petits moi malheureux et vous pouvez alors, soit renforcer réciproquement votre misère, soit créer du conflit, ce qui renforce également la misère de tous, soit être en conflit en tant que petit groupe malheureux avec un autre groupe malheureux.
Cela veut dire simplement que, pour un temps, la vie veut continuer de faire ce rêve particulier pour finir par se réveiller. Quand ce sera le bon moment, vous verrez la vérité et
vous vous direz : « OK, je vais essayer ça. J’ai eu mon compte de misère, je n’en ai plus besoin ». C’est vraiment tout ce dont on a besoin, se rendre compte que l’on a souffert suffisamment. Veut-on souffrir encore ? « Non, je ne préfère pas ! » « Alors, cesse de générer ça ! » Si vous ne voulez plus de misère, ne la générez plus. Ce ne sont pas les situations qui causent la misère, c’est la réaction qui la provoque.
Même si vous êtes en prison, c’est ce qui est. Personne ne dira que c’est une chose magnifique ! « C’est bien, je me sens si bien en prison, j’aime ça ! » Non, mais c’est ce qui
est. Vous pouvez en venir à une simple acceptation.
Dans « Nouvelle Terre », j’ai mentionné trois niveaux de la relation avec le moment présent.
L’un est la simple acceptation de ce qui est. Peut-être ne pouvez-vous pas apprécier le moment présent. Cela peut être le cas, parfois. Je ne dis pas : « Vous devez apprécier ce moment-là ». Peut-être ne pouvez-vous pas l’apprécier. Si vous venez de tomber dans une flaque froide, vous ne pouvez pas être dans l’appréciation. Vous avez froid, frissonnez, vous êtes gelé ! Appréciez donc ! Non, mais vous pouvez accepter. C’est ce qui est. Et dès l’instant
où vous acceptez, même là, vous pouvez sentir à l’arrière-plan une paix intérieure.
Il y a ensuite des situations qui peuvent réellement être appréciées. En fait, elles sont nombreuses ; la plupart peuvent probablement être appréciées. Vous verrez que ce que vous ne pouvez pas apprécier représente seulement une minorité des situations. Les situations que
vous ne pouvez pas apprécier sont relativement peu nombreuses, physiquement déplaisantes, mais vous pouvez toujours les accepter. Vous pouvez donc amener la présence au moment présent ou même l’appréciation pour de simples choses. En fait, ce ne sont pas les grandes
choses qui sont véritablement plaisantes. Il s’agit de remarquer toutes ces petites choses dans la vie où se trouve le véritable plaisir.
C’est en tous cas mon expérience : écouter les gouttes de pluie, le vent ; simplement remarquer le silence d’une pièce, un meuble là dans son simple état d’être ; percevoir la
beauté d’un verre d’eau. Si vous regardez vraiment, tout est beau. Vous appréciez la simplicité d’une odeur, une simple action que vous faites. Vous ne faites pas cette action
comme moyen pour une fin, mais pour le plaisir à la faire. Vous y mettez du plaisir. Vous remarquez alors que la joie dans la vie est faite d’innombrables petites choses. Si vous
attendez une grande chose particulière pour ressentir de la joie, vous pouvez avoir à attendre longtemps et quand elle arrive, elle disparaît avant que vous vous en rendiez compte."
Eckhart Tolle
http://nouvelleterre.filialise.com/pdf/PrecisionsSurLAcceptation.pdf